mercredi 20 avril 2016

Football : Meschak Elia, la nouvelle étoile de la RD Congo ?

L'attaquant congolais Meschak Elia (d) fête avec Doxa Gikanji un but inscrit contre le Mali en finale du CHAN à Kigali, le 7 février 2016. © Cyril Ndegeya / AFP
Vainqueur avec la RD Congo du dernier CHAN et meilleur buteur de la compétition, Meschak Elia incarne à seulement 19 ans l’avenir du football congolais. Il sera l'un de principaux atouts offensifs du TP Mazembe mercredi face au WAC Casablanca en huitième de finale de la Ligue des Champions (0-2 à l'aller).
Son destin s’est accéléré l’hiver dernier, et il ne l’a sans doute pas vu venir. Il y a quelques mois, Meschak Elia était un joueur du CS Don Bosco, un des autres clubs de Lubumbashi, présidé par Champion, le fils de Moïse Katumbi, le big boss du TP Mazembe. « À Don Bosco, j’ai rencontré Lamine N’Diaye (le Sénégalais a entraîné les Corbeaux, NDLR), un entraîneur expérimenté. Il a fait de moi un titulaire. Il ne cessait de me parler, et j’ai compris que j’avais quelque chose de précieux en moi. Il m’a expliqué l’importance de la préparation technique, mentale et psychologique avant un match, m’a fait jouer sur les côtés et j’ai fait mes premiers pas au haut niveau avec ce club », explique à Jeune Afrique le jeune international congolais. C’est ainsi qu’il a rapidement été repéré par Patrice Carteron. « J’avais discuté avec lui et les dirigeants de Mazembe. Car c’est ce club qui m’a fait venir à Lubumbashi, alors que j’étais à Kinshasa. Je suis allé à Don Bosco, mais le président Katumbi m’avait promis qu’il me ferait venir. Signer à Mazembe, c’était l’assurance d’un avenir meilleur. »
Kinkole : à l’école de la rue
Comme beaucoup de jeunes Congolais, Meschak Elia a débuté le football dans la rue, à Kinshasa, dans le quartier de Kinkole, à l’est de la capitale. « C’est mon frère aîné, Sims, qui m’a amené au foot », explique le jeune kinois, très vite orphelin d’un père polygame. « Il avait trois femmes et a eu quinze enfants. Rapidement, j’ai intégré l’école de foot d’Alain Lejeune, à Kinshasa, puis j’ai signé à Jogari AF. C’est lors d’un tournoi Airtel Jeunes Talents, en 2012, que je me suis distingué. Je ne pouvais pas signer professionnel à Mazembe, alors je suis allé à Don Bosco en 2014. C’était comme un prêt », poursuit Elia, dont les frères ont tous joué au football. « L’un d’eux, Blaise, a évolué en Première division kinoise et a terminé meilleur buteur de l’EPFKIN [championnat de Kinshasa, NDLR].
Ibenge : « Il a envie de travailler »
Au TP Mazembe, où il a signé un contrat de cinq ans, le meilleur buteur du dernier CHAN (4 buts) est confronté à la réalité de la concurrence. L’exigence de résultat est de tous les instants. « J’ai été très bien accueilli. Il y a beaucoup de talent dans cette équipe, et les places se méritent. À l’entraînement, je dois m’arracher tous les jours pour convaincre. » Florent Ibenge, le sélectionneur de la RD Congo, est convaincu que son arrivée au TP Mazembe va l’aider à progresser. « C’est un joueur explosif, spectaculaire. Je l’avais appelé en novembre pour un tournoi en Angola. Au CHAN, il a confirmé son potentiel, mais il est encore jeune, et a beaucoup à apprendre. Il a envie de travailler. Il est très doué, parfois fantaisiste dans son jeu, car il doit être plus efficace, et cela lui a valu quelques engueulades de ma part, mais c’est un garçon facile à gérer. »
Si tu ne rêves pas d’aller un jour en Europe, cela signifie clairement que tu n’as pas d’ambition
Au Rwanda, Elia a largement contribué avec ses quatre buts à la conquête du deuxième CHAN de l’histoire des Léopards. « Le CHAN était une vitrine pour moi, mais sans avoir la moindre idée de la place que j’occuperais dans le plan de jeu du sélectionneur. J’ai joué, et à chaque match, j’avais envie de faire mieux », explique celui qui a également terminé avec le titre de meilleur joueur du tournoi. Mais il garde la tête froide. « Je n’ai encore rien fait. Je ne suis qu’au début de ma carrière. Je connais beaucoup de joueurs qui ont réussi une première année au haut niveau avant de disparaître dans la nature. Je sais que je dois encore beaucoup travailler et progresser. Hubert Velud, le coach de Mazembe, ne cesse de m’orienter. »
Buteur face à l’Angola le 26 mars dernier en qualifications pour la CAN 2017 (2-1), Elia aimerait ouvrir son compteur mercredi en Ligue des champions face aux Marocains du WAC. Avec, en ligne de mire, une carrière qui se poursuivrait en Europe, dans quelques années. « Si tu ne rêves pas d’y aller un jour, cela signifie clairement que tu n’as pas d’ambition. » C’est dit !
Source: Jeune Afrique

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