vendredi 2 décembre 2011

Photographie : Les œuvres de Jean Depara exposées à l'Institut françaisPhotographie : Les œuvres de Jean Depara exposées à l'Institut français

L'exposition Night and day in Kinshasa, 1951-1975 du photographe, organisée en partenariat avec la Revue Noire, se déroule actuellement à l'Institut français de Kinshasa jusqu'au 7 janvier. Le vernissage, présidée par Françoise Gardies, directrice de l'Institut français, a eu lieu le 24 novembre à la galerie de la Halle de la Gombe, en présence de plusieurs invités.

Selon Jean Loup Pivin et Pascal Martin Saint Leon, cofondateurs et codirecteurs de la revue Noire Éditions, les photographies de Jean Depara immortalisent les folles nuits des bars-dancings de Léopoldville au moment où le pays va acquérir son indépendance en 1960. « Chacun vit ces instants où enfin la modernité du monde est accessible, sans soucis de "Blanc ou de Noir". À Kinshasa, cela passe par l'« American way of life », ses voitures et la mode des Bills en tenue de cow-boy, la guitare électrique, le saxo et des musiques qui emmènent le merengue, le cha-cha-cha et surtout la rumba dans une folle danse connue mondialement désormais comme « la musique zaïroise ». Les bandes de jeunes Kinois ont chacune un style vestimentaire et leurs muses féminines, fréquentent les innombrables bars-dancings, soutenant un groupe musical, ici l'« OK Jazz » autour de Franco, là l'« African Jazz » de Joseph Kabasele », écrivent les deux auteurs de la Revue noire. Cette dernière a acquis, depuis 1996, les droits d'exploitation des œuvres de Jean Depara. Le photographe, selon les deux auteurs, ne prend que des photos de cœur, où l'on sent la sensualité à chaque regard capturé.

« De jour comme de nuit, de 1954 à 1975, Depara photographie l'ambiance des bars-dancings et des clubs mais aussi les athlètes et les bandes de jeunes sapeurs. La mégapole est alors la ville d'Afrique d'où la musique se propage à travers le continent et le reste du monde. C'est l'ami de tous les musiciens et plus particulièrement de Franco, futur maestro de la rumba zaïroise, qui lui demande en 1954 d'être son photographe officiel. C'est le décor et la vie que nous fait partager le photographe Depara dans chacune de ses images. Il court dans ces univers dont il est lui-même l'un des animateurs : avec son appareil, il est là au même titre que les filles, les amoureux épris, les musiciens, les barmaids affriolantes du Kongo Bar ou de l'Opika, du Champs-Élysées ou de La Péruche Bleue », soulignent les cofondateurs et codirecteurs de la revue Noire Éditions.

De son vrai nom Jean Lemvu, Jean Depara est né en 1928 à Kbokiolo, en Angola, et décédé en 1997 à Kinshasa.

Notons que cette soirée de vernissage a été agrémentée par l'artiste musicien Lutumba Simaro.

Patrick Kianimi/Les dépêches de Brazzaville.

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