vendredi 2 décembre 2011

Musique : Les Washiba veulent la préservation d'un climat serein en RDC


Le message délivré lors du show « Le chant de la paix, les Washiba chantent Michaël Jackson » reste d'actualité, contrairement aux compositions de la propagande électorale. À travers un répertoire spécial conçu pour la circonstance à la veille des scrutins, le concert du 19 novembre avait servi à la sensibilisation des Kinois à adopter une attitude paisible le long du processus électoral. L'appel lancé au public venu nombreux assister au grand show des Washiba consistait à « garder le calme avant, pendant et encore plus après les scrutins ». Le leader du groupe, Moïse Ilunga, avait souligné : « Nous avons plus que jamais besoin de la paix dans le contexte actuel. Aucun politicien n'aime la guerre, nous avons tous la même soif de paix ».

L'interprétation de Heal the world comme il l'avait confirmé à la fin du spectacle grandiose offert sous la Halle de la Gombe était le moment crucial de la soirée. Ce titre de Michaël Jackson, du moins sa « version tropicalisée », à elle seule résumait l'essentiel du message que tenaient à délivrer les Washiba dans le contexte particulier de tension précédant les votes. « Wawo weko wapi ? (Où sont-ils ?) mélangé avec Heal the world a retracé l'idée maîtresse du concert. Dans le texte, nous avons évoqué le massacre de cinq millions de personnes dans l'est de la RDC. Nous parlons aussi de la responsabilité de chacun, particulièrement nos parents et nos dirigeants face aux réalités déplorées à ce jour », a expliqué Moïse Ilunga.


Les Washiba ont de la sorte préservé l'esprit de la ballade du king of pop, Michaël Jackson, qu'ils ont chanté dans sa « version revue et améliorée en swahili ». Ils se sont appropriés du texte initial du single Heal the world qu'ils ont rendu à leur manière avec grande émotion et de façon très expressive. Ainsi, la chanson caritative dont la sortie en 1992 visait la récolte des fonds pour la lutte contre la famine, la pauvreté et les maladies infantiles n'avait pas perdu de son sens. Au contraire, l'adaptation du texte au contexte congolais s'est révélée très à propos et a été accueillie avec joie par le public.

En outre, Moïse Ilunga a relevé que le choix porté sur le répertoire du regretté roi de la pop se justifiait par le fait que « Michaël Jackson a manifesté de son vivant un amour humanitaire ». Il a renchéri: « Pour moi, c'est un artiste qui a donné sa vie pour le monde. Il a chanté pour la planète et voulu l'amour entre les humains tel qu'il l'a exprimé dans Black or White ».


Un pari tenu

Par ailleurs, les différents compilations d'extraits de Wanna be startin' something , Beat It et Thriller n'ont pas reçu un accueil différent de la foule. La ligne rythmique en swahili, comprise dans le premier titre empruntée au Soul Makossa  de Manu Dibango, a été reprise en chœur. Le passage du de cimetière de Thriller, en version tropicalisée, a laissé la place aux danseurs Hemba qui, peinturlurés de blanc étaient censés reproduire dans l'imaginaire locale les images du clip original de Michaël. Toujours côté danse, les Washiba n'ont pas manqué de faire hommage au Moonwalk. Ainsi, presque tous les aspects de l'expression musicale, mieux artistique du king of pop ont été repris dans ce concert dédié en partie à sa mémoire.

On ne pouvait trouver mieux pour clore cette soirée inédite que la sélection des jeunes talents tels les Vodacom Superstars Noémie Ebonda, Yannick Tumba, Sarah Kalume, Fiston Mbuyi et Ekila ; le rappeur Jabi, l'atypique Jupiter et l'incomparable Jean Goubald. Du reste, chacune des interventions des chanteurs précités dans Kimia ont été saluées par des acclamations. Il en était encore plus pour la brève apparition de Jean Goubald particulièrement réclamée. Vraisemblablement, la composition de Moïse Ilunga avait la côte dans la sélection.

Le pari que s'étaient lancé Medialab, l'Institut français et l'ambassade d'Espagne de produire un spectacle son et lumière d'une qualité exceptionnelle avait été tenu. Une fois de plus, les Washiba n'ont pas failli à leur habituelle « mission », à savoir offrir de la joie et procurer des instants uniques de bonheur indicible au public.


Nioni Masela/Les dépêches de Brazzaville.

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